Un couple de Québécois de retour au pays après avoir vécu l'enfer dans le Sud.
Ils ont été traumatisé par leur voyage.
Un couple qui a vécu l'enfer au Panama est retourné à Gatineau afin de se remettre de ce cauchemar.
C'est en octobre dernier que Geneviève « Jaja » Plouffe et Martin Audette ont été agressés alors qu’ils voyageaient au Panama en autobus aménagé.
À la suite de l'agression, le couple originaire de Gatineau est parvenu à obtenir de l'aide psychologique: «Ici, aller voir un psychologue, c’est impossible. Tu vas avoir un rendez-vous dans trois mois, dans quatre mois... C’est la raison pour laquelle on est allé au Salvador, après le Panama, pour aller chercher de l’aide.»
Il y a un mois, Geneviève et Martin sont revenus à Gatineau, mais ils savent tous les deux que le chemin vers la guérison sera très long.
Geneviève a confié être toujours affectée par les événements traumatisants d'octobre dernier: «Je n’ai même pas d’énergie pour aller prendre une marche. [...] C’est pas moi, c’est pas nous, c’est triste.»
En ce qui concerne Martin, non seulement il doit composer avec les souvenirs de l'agression, mais son corps en porte encore les séquelles: «Il me reste une couple de côtes de fêlées. Ça guérit avec le temps. On a de bonnes journées, puis il y en a qui sont plus difficiles que d’autres. Ce qui est le plus difficile, c’est de dealer avec le choc.»
Martin s'estime d'ailleurs très chanceux de pouvoir compter sur ses proches depuis qu'il est revenu à Gatineau: «Retrouver la famille après deux ans et demi, l’émotion est forte. La famille aussi, elle avait beaucoup de colère non seulement pour ce qui est arrivé, mais aussi parce qu’ils sont ici à, je ne sais pas, 5000 km de nous autres, et ils ne peuvent rien faire… Simplement, il n’y a rien à faire.»
Malgré les événements d'octobre 2024, le couple se prépare déjà à retourner au Salvador d'ici quelques semaines pour «l’aide médicale, l’aide psychologique et psychiatrique, et à cause de la température».
Affaires mondiales Canada a assuré auprès de Radio-Canada que des agents consulaires au Panama sont en contact avec les autorités locales et fournissent de l'assistance.
Pour sa part, Martin souhaite principalement une chose: «Qu’ils trouvent les coupables, qu’ils soient condamnés.»
Geneviève a récemment été informée que deux criminels auraient décidé de collaborer avec la police, mais le couple n'a pas pu se rendre au Panama pour une identification en raison du prix trop élevé des billets d'avion.
Les tragiques événements d'octobre dernier ont coûté au couple 40 000 à 50 000 dollars en frais d’hôpital et d’avocat.
Dès son retour au Salvador, le couple dit avoir l'intention de reprendre la route, mais Geneviève souligne qu'ils voyageront différemment: «On a toujours la passion du voyage, [...] il y a toujours des peurs qui sont là maintenant, les nouvelles peurs qui n’étaient pas là auparavant, qu'on doit guérir.»
Enfin, Martin a admis qu'il agirait autrement s'il pouvait revenir en arrière: «Au lieu de me battre avec eux autres, je leur aurais ouvert la porte et je les aurais laissé rentrer, en disant : "Ne faites pas mal à mon chien, ne violez pas ma femme, prenez ce que vous voulez, puis allez-vous-en", parce que ce que je vis, ça ne vaut pas la peine, ça ne vaut pas l’ordinateur, le sac de caméra qu’ils nous ont volés. Par réflexe, tu veux te défendre, mais ce n’est pas la bonne affaire.»