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Le CIO tranche et met fin à la polémique autour d'Imane Khelif, la boxeuse hyperandrogène

Un sujet qui déchaîne les passions...

Maxime Albors

La boxeuse hyperandrogène Imane Khelif fait beaucoup jaser aujourd'hui sur les médias sociaux, mais pas forcément pour les bonnes raisons... Face à une polémique qui gagne en importance heure après heure, le Comité international olympique (CIO) a décidé de faire une déclaration importante à ce sujet.

Dans un communiqué, publié sur les médias sociaux, le CIO a mis les choses au clair.

« Toute personne a le droit de pratiquer un sport sans discrimination », peut-on lire d'entrée de jeu.

« Tous les athlètes participant au tournoi de boxe des Jeux olympiques de Paris 2024 se conforment aux règles d’admissibilité et d’inscription de la compétition, ainsi qu’à toutes les réglementations médicales applicables fixées par l’Unité de Boxe de Paris 2024 (UBP). Comme pour les compétitions de boxe olympiques précédentes, le sexe et l’âge des athlètes sont basés sur leur passeport », précise le CIO.

« Ces règles s'appliquaient également pendant la période de qualification, y compris les tournois de boxe des Jeux européens, des Jeux asiatiques, des Jeux panaméricains et des Jeux du Pacifique de 2023, le tournoi de qualification africain ad hoc de 2023 à Dakar (SEN) et deux tournois de qualification mondiaux organisés à Busto Arsizio (ITA) et Bangkok (THA) en 2024, qui impliquaient un total de 1 471 boxeurs différents de 172 Comités nationaux olympiques (CNO), l'équipe de boxe des réfugiés et des athlètes neutres individuels, et comptaient plus de 2 000 combats de qualification », peut-on également lire.

« L’UBP s’est inspirée des règles de boxe de Tokyo 2020 pour élaborer sa réglementation pour Paris 2024. L’objectif était de minimiser l’impact sur la préparation des athlètes et de garantir la cohérence entre les Jeux olympiques. Ces règles de Tokyo 2020 se sont basées sur les règles post-Rio 2016, qui étaient en vigueur avant la suspension de la Fédération internationale de boxe par le CIO en 2019 et le retrait de sa reconnaissance en 2023 », indique le communiqué.

« Nous avons vu dans les rapports des informations trompeuses sur deux athlètes féminines en compétition aux Jeux olympiques de Paris 2024. Les deux athlètes participent depuis de nombreuses années à des compétitions internationales de boxe dans la catégorie féminine, notamment aux Jeux olympiques de Tokyo 2020, aux Championnats du monde de l'Association internationale de boxe (AIB) et aux tournois sanctionnés par l'AIB. Ces deux athlètes ont été victimes d'une décision soudaine et arbitraire de l'AIB. Vers la fin des Championnats du monde AIB en 2023, elles ont été soudainement disqualifiées sans aucune procédure régulière », ajoute le CIO.

« Selon le procès-verbal de l'AIB disponible sur son site Internet, cette décision a été initialement prise uniquement par le secrétaire général et le directeur général de l'AIB. Le conseil d'administration de l'AIB ne l'a ratifiée qu'après coup et n'a demandé qu'ensuite qu'une procédure à suivre dans des cas similaires à l'avenir soit établie et reflétée dans le règlement de l'AIB. Le procès-verbal indique également que l'AIB devrait "établir une procédure claire sur les tests de genre" », explique le communiqué.

« L’agression actuelle contre ces deux athlètes est entièrement basée sur cette décision arbitraire, qui a été prise sans aucune procédure appropriée – d’autant plus si l’on considère que ces athlètes ont participé à des compétitions de haut niveau pendant de nombreuses années », peut-on également lire.

« Une telle approche est contraire à la bonne gouvernance. Les règles d'éligibilité ne doivent pas être modifiées pendant la compétition en cours, et tout changement de règle doit suivre des processus appropriés et doit être basé sur des preuves scientifiques. Le CIO s'engage à protéger les droits de l'homme de tous les athlètes participant aux Jeux olympiques, conformément à la Charte olympique, au Code d'éthique du CIO et au Cadre stratégique du CIO sur les droits de l'homme. Le CIO est attristé par les abus dont les deux athlètes sont actuellement victimes », souligne le CIO.

« La reconnaissance de l’AIB a été retirée par le CIO en 2023 après sa suspension en 2019. Le retrait de la reconnaissance a été confirmé par le Tribunal arbitral du sport (TAS). Voir la déclaration du CIO suite à la décision. Le CIO a clairement indiqué qu'il fallait que les fédérations nationales de boxe parviennent à un consensus autour d'une nouvelle Fédération internationale pour que la boxe soit incluse au programme sportif des Jeux olympiques LA28 », conclut le CIO.

Rappelons que l'Algérienne Imane Khelif faisait face à l’Italienne Angela Carini qui n'a pas pu tenir très longtemps. Ce combat dans la catégorie des -66 kg n'a duré que 46 secondes. 

Angela Carini a décidé d'abandonner en raison d'un coup en particulier.

« Je me suis tout de suite dit : quelque chose ne va pas. J’ai senti ce coup. Il m’a fait mal. Très mal », a déclaré l'Italienne.